By Alain Bonfand
L’essai sur Le Cinéma de Michelangelo Antonioni par Alain Bonfand se présente comme une creation générale à l’univers de Michelangelo Antonioni ; celui, captivant, des motion pictures, mais aussi celui, singulièrement éclairant, des scénarios non réalisés. Les photographies des movies d’Antonioni ponctuent cet essai, enrichi d’une filmographie.
TEXTE SPIRITUEL, par Matthieu Chéreau
Le livre est impeccable. l. a. couverture, les photogrammes, l. a. mise-en-page tout concourt à en faire un objet de assortment et de session, le style de livre qu’on preserve avec soin dans sa bibliothèque et auquel on revient avec une régularité presque religieuse. Trêve de plaisanterie. Il est infrequent de voir des livres de cinéma édités avec un tel soin. Et il faut d’emblée dire que cet ouvrage tient peu du livre de cinéma, non seulement par son apparence très soignée, mais également par son écriture. Il s’agit bien, à los angeles vérité, d’un livre d’art, composé méticuleusement, pensé et écrit dans une langue ciselée et précise. Cela begin à se savoir, à peine sorti, le Bonfand fait determine de référence pour l’étude d’Antonioni. Pourtant son approche tranche nettement avec celle des ouvrages classiques de cinéma. Pour tout dire, Le cinéma de Michelangelo Antonioni est un livre libre, ouvert, malesé avec une grande maîtrise, une belle intelligence, et une rigueur certaine. Passés les hindrances d’une langue parfois précieuse, le lecteur rentre vite dans les problématiques antonioniennes, celles du paysage, du vide, de l’angoisse, bref des axes d’analyses déjà explorés, mais toujours dans le même sens, jamais en profondeur.
Le ideal mérite de Bonfand, c’est d’abord de contourner l. a. trickyé par le haut, de rénover ces problématiques sans jamais les dissocier les unes des autres. Bonfand embrasse les motion pictures d’un geste considerable et généreux, court-circuite toute l. a. littérature faisant son foin de los angeles psychologie hassle sur fond de paysages inquiets, de los angeles maladie, de los angeles sclérose, et nous parle de ce qui se joue en profondeur, des différentes strates de récits, de l. a. mise en crise de l’image et des personnages, de l’évidemment et des débordement des cadres, and so forth. Mobilisant un ensemble de strategies généraux (le elegant ordinaire, Stimmung, l’angoisse, l. a. fascination, etc.), et de figures (le soleil, le vent, etc.) Bonfand découvre un pan entier du cinéma antonionien, avance des analyses aussi convaincantes que brillantes. Certes il mobilise davantage des références philosophiques, qu’il ne recourt à des méthodes d’analyse filmiques proprement dite, et de fait il reste, même dans cet ouvrage, un historien de l’art. Mais cette démarche, par son originalité et surtout ses résultats, s’avère très fructueuse et particulièrement bienvenue dans un univers tournant bien souvent à vide, parce que régit par des règles et des codes invariables.